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Le charme fou des îles grecques
Oubliez les îles grecques, minérales, écrasées de soleil, leurs maisons blanches et leurs moulins à vent. Corfou est verte, recouverte de forêts, de plaines fertiles, de montagnes d’où jaillissent des sources. La Grèce c’est en face ! Ici à Corfou vous seriez plutôt en Italie. En tout cas cela y ressemble : les maisons, les églises, les palais, les places, les marchés. N’étaient-ce ces quelques notes de bouzouki qui flottent dans l’air, ces popes qui passent barbus en soutane, cette odeur de pain chaud au sésame ou ces poulpes qui sèchent au soleil, on pourrait imaginer la Calabre ou la côte amalfitaine. C’est dire si Corfou dépayse. Dernier rempart de la chrétienté, l’île ne fut jamais prise par les Ottomans. Possession vénitienne, département français (si ! sous Napoléon), protectorat anglais, résidence estivale du Kaiser prussien, Corfou est un melting-pot incroyable. Une communauté juive séfarade en fit autrefois les beaux jours, dont Albert Cohen fut le plus illustre représentant. Sissi, impératrice d’Autriche venait y soigner son mal de vivre, (elle qui était voisine de Freud à Vienne et ne l’a jamais rencontré !). Vous y découvrirez des baies sublimes, une nature intacte, la douceur de vivre méditerranéenne, le thé à cinq heures à l’anglaise, le temps rythmé par les arrivées de bateaux. Un petit monde délicieux propice à des vacances pas comme les autres.
Ce n’est pas pour rien qu’Ulysse s’est arrêté ici ; d’ailleurs on voit encore son bateau, transformé en ilot rocheux à l’entrée de la baie. Corfou est une île délicieuse et Corfou-ville en est le joyau. Classée au patrimoine mondial par l’Unesco la cité est surmontée par deux forteresses (autrefois il y en avait trois) posées là au fur et à mesure de la pression des Ottomans. Les eaux de la baie conjuguent tous les bleus possibles. La ville ancienne s’y reflète tout en regardant à l’Est l’Albanie et les rivages grecs. Une perpétuelle animation bon enfant règne dans les ruelles compliquées (on a vite fait de se perdre) du centre. Jusqu’à ce qu’on débarque sur la rue de Rivoli. Entendons-nous bien : une copie de la voie parisienne qui est maintenant la place principale de la ville. Il y a même les Tuileries sur un côté ! A ceci près que les Corfiotes sont aimables avec le voyageur de passage. Corfou ne fait pas sérieuse : elle fait vacances, merveilleusement vacances. Laissez-vous prendre par son charme, sa langueur, son sourire. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage et est passé par Corfou !