Résumé
Une ville dans la ville. Une enclave de paix et un pan de nostalgie : le Raffles n'a quasiment pas changé depuis sa création par les frères Sarkies en 1886. On y a simplement adjoint le confort complet lors d'une restauration récente à l'identique qui a conservé l'âme et l'essentiel de ce palace où Somerset Maugham, Joseph Conrad et Charlie Chaplin eurent leurs habitudes : l'intimité, le charme et le raffinement de ce qui fut l'un des pôles mondains de la grande époque coloniale.
On se souvient encore de cette soirée où, dans les salons du Raffles, les conversations bruissèrent autour du tigre qu'un héros avait abattu devant la porte de l'hôtel. Les ventilateurs tournaient mollement, le Singapore Sling coulait à flots et les élégantes en robe charleston, pas plus que leurs maris en battle dress et jodhpurs ne se sentaient menacés dans ce petit paradis protégé par une aura de luxe de toutes les agressions extérieures.
Les choses n'ont guère changé, à ce détail près que les tigres restent désormais sagement cantonnés dans leur vaste clairière du magnifique zoo de Singapour. Au Raffles, votre "valet" personnel continue de veiller discrètement sur votre confort.
Les oiseaux chantent dans les jardins et le parfum des frangipaniers vous enveloppe, dès que vous avez abandonné la frénésie du centre de la ville pour passer le seuil de ce petit coin de paradis. Partout du bois exotique, des meubles chinois et de profonds fauteuils abandonnés par les Anglais. Conrad et Maugham ont laissé traîner leurs livres, au cas où. Il est vrai que, dès que l'on a posé son sac au Raffles, on n'a plus guère envie de sortir...